Endométriose : ce que tu as toujours voulu savoir sans jamais oser le demander !

Endométriose : ce que tu as toujours voulu savoir sans jamais oser le demander !

L'endométriose, cette grande énigme du monde médical

Il y a encore dix ans, personne (ou presque) ne prononçait ce mot sans froncer les sourcils et cette maladie était encore confidentielle.

Aujourd’hui, il est un peu partout : dans les médias, sur les réseaux, dans les cabinets médicaux... Et pourtant, l’endométriose reste méconnue, sous-estimée, mal prise en charge.

Tu souffres depuis longtemps pendant tes règles ? Tu as mal pendant les rapports, ou tu ressens des inconforts digestifs mystérieux ?

Tu enchaînes les rendez-vous médicaux sans qu’on trouve vraiment d’explication ?

Peut-être qu’on t’a même déjà dit “c’est dans ta tête” ou “c’est normal, les règles, ça fait mal”.

Spoiler alert : non, ce n’est pas normal. Et non, ce n'est pas dans ta tête.

Dans cet article, on va parler vrai :
👉 c’est quoi exactement l’endométriose
👉 pourquoi elle fout autant le bazar dans le corps (et la tête)
👉 comment elle se manifeste
👉 pourquoi c’est si difficile à diagnostiquer
👉 et surtout, ce qu’on peut faire en tant que kiné pour accompagner les femmes qui en souffrent.

Tu veux des réponses simples, claires et sans tabou ?
T’es au bon endroit. Viens, on remet les points sur les i… et les douleurs à leur place.

La bouillote bien chaude, ton alliée des jours de règles...

🩸 C’est quoi exactement, l’endométriose ?

On va commencer par une définition toute simple :
L’endométriose n’est pas une maladie “à la mode”, ce n’est pas non plus une fatalité “féminine” qu’il faudrait juste accepter avec un spasfon et un sourire crispé.

C’est une maladie inflammatoire chronique, dans laquelle des cellules de l’endomètre (le tissu qui tapisse l’utérus) se développent en dehors de l’utérus.
Ces cellules, bien que mal placées, réagissent quand même aux hormones du cycle menstruel : elles épaississent, saignent, provoquent des réactions inflammatoires... et créent à terme des lésions qui s'installent dans leur petit giron.

👉 Résultat : douleurs, adhérences, kystes, inflammation chronique et tout un cortège de symptômes souvent invalidants.

🧠 Il existe trois formes principales (pour briller en soirée) :

  • Endométriose superficielle péritonéale : la plus fréquente, avec des lésions superficielles sur le péritoine (la membrane qui tapisse l’intérieur de l’abdomen).

  • Endométriomes ovariens : des kystes remplis de sang (oui, glamour), souvent surnommés “kystes chocolat” (à cause de la couleur et de la texture du sang qu'ils contiennent)

  • Endométriose profonde : la plus douloureuse, avec des lésions qui s’enfoncent profondément dans les tissus, parfois jusqu’aux organes digestifs, urinaires, voire le diaphragme.

Et on oublie souvent les localisations atypiques : pulmonaires, nerveuses, cutanées, qui font encore débat mais méritent d’être prises au sérieux.

🧬 À noter aussi : l’adénomyose, souvent appelée la “petite sœur oubliée” de l’endométriose.
Ici, les cellules de l’endomètre colonisent le myomètre, c’est-à-dire la paroi musculaire de l’utérus, sans sortir de la cavité utérine.
Elle est plus fréquente après 40–45 ans, chez les femmes ayant eu plusieurs grossesses, et provoque elle aussi douleurs, règles hémorragiques et fatigue chronique.

A gauche, l'endométriose, à droite l'adénomyose

🔢 1 femme sur 10… et pourtant

On estime qu'entre 6 à 10 % des femmes en âge de procréer (de 15 à 49 ans) sont atteintes d’endométriose.

En France, ça représente environ 2 à 4 millions de personnes.
C’est une femme sur dix.
Pas “quelques-unes”, pas “des cas isolés”. Une sur dix.

Et pourtant…

  • Il faut encore 7 à 10 ans en moyenne pour obtenir un diagnostic.

  • Il n’existe aucun test simple, fiable et systématique pour la dépister.

  • Beaucoup de femmes vivent des années de douleurs, de doutes, de culpabilité avant qu’un médecin ne prononce enfin le mot “endométriose” — et encore, pas toujours avec assurance.

Alors, pourquoi ce grand écart entre la fréquence de la maladie et la lenteur du diagnostic ?

🎯 Plusieurs raisons, et pas franchement très glorieuses :

  • La douleur menstruelle est banalisée
    On te dit que c’est “normal” d’avoir mal pendant les règles. Qu’il faut être forte, ne pas se plaindre, prendre un spasfon et continuer à aller bosser.
    Et comme tout le monde a mal “un peu”, on t’écoute moins quand toi, c’est “beaucoup trop”.

    💮 Heureusement, depuis quelques années, on accorde plus d'attention aux femmes (merci #meetoo) et les consciences se réveillent.

  • Un retard de formation chez les soignants
    L’endométriose n’est entrée que récemment dans les programmes médicaux, et certains praticiens passent encore à côté.
    (Et toi, tu passes à la caisse. Ou sur la table d’opération.)

  • Une errance diagnostique alimentée par des examens pas toujours fiables
    Échographies normales, examens passés au mauvais moment du cycle, ou réalisés sans expertise spécifique... et on te renvoie chez toi avec un "tout va bien" qui t'explose dans le ventre.

Bref, une femme sur dix, mais encore trop peu entendues.
Et si toi, tu te reconnais dans ce flou artistique entre “j’ai mal” et “on ne trouve rien”, reste avec moi. Parce que la suite de l’article pourrait bien t’éclairer.

1 femme sur 10 souffre d'endométriose, mais toujours un délai diagnostic d'environ 7 ans...

🤷‍♀️ Des symptômes en veux-tu en voilà (mais jamais vraiment les mêmes)

Si l’endométriose était un personnage de film, ce serait celui qui change de forme à chaque scène. Imprévisible. Fourbe. Et pas très sympa.

Parce que non, l’endométriose, ce n’est pas “juste des règles douloureuses”.
C’est un puzzle de symptômes, très variables d’une femme à l’autre, ce qui complique encore le diagnostic.

Néanmoins, la plainte principale de toutes les patientes concerne la douleur. D'abord aigue, elle finit par s'installer et devenir chronique et impacte la qualité de vie dans son ensemble : vie sociale, sexuelle, professionnelle.

Cette dimension de la douleur chronique est indispensable à connaître, parce qu'elle va déterminer l'évolution de la maladie après traitement, chirurgie ou même après la ménopause.

Voici un petit florilège (non exhaustif) des symptômes que l'on peut retrouver dans l'endométriose :

🩸 Douleurs pelviennes chroniques : avant, pendant, après les règles, parfois permanentes. Ça peut tirailler, brûler, planter. Et parfois, ça fait si mal que tu te demandes si t’as pas oublié un couteau de cuisine dans ton ventre.

🛏️ Douleurs pendant ou après les rapports (dyspareunie) : profondes, lancinantes, invalidantes. Et non, ce n’est pas psychologique. Ce n’est jamais “juste dans ta tête”.

🚽 Douleurs digestives ou urinaires : type syndrome de l’intestin irritable, coliques, envie pressante de faire pipi (ou blocage complet), douleurs à la défécation… Si tu te sens comme en mode gastro tous les mois, c’est pas toi, c’est ton endo.

🧠 Fatigue chronique : parce qu’avoir mal, tout le temps, ça épuise. Ton corps est en inflammation constante, ton sommeil est fragmenté, ton énergie s’évapore.

👶 Troubles de la fertilité : environ 30 à 40 % des femmes qui rencontrent des difficultés à concevoir présentent une endométriose (parfois asymptomatique).

Contrairement à ce que l'on a longtemps dit et cru, l'endométriose n'empêche pas la conception et de nombreuses femmes pourront avoir une grossesse spontanée malgré leur endométriose.

Et puis il y a tout le reste : douleurs dans les jambes, douleurs lombaires, douleurs thoraciques (eh oui, certaines lésions atteignent même le diaphragme !), troubles de l’humeur, anxiété, voire isolement social…

En résumé : si tu penses avoir l’endo, et qu’on te répond “non, tes échos sont normales”, ne t’arrête pas là.
Parce que la maladie ne se laisse pas toujours voir — mais elle se fait sentir.

Un ensemble de symptômes qu'il faut savoir détecter

🕵️‍♀️ Pourquoi c’est si galère à diagnostiquer ?

On l’a vu : l’endométriose est fréquente, ses symptômes sont souvent très nets… et pourtant, elle échappe au radar médical pendant des années.

Pourquoi ce jeu de cache-cache pénible et épuisant ?
Spoiler : ce n’est pas juste une histoire d’équipement médical.

💬 “Mais tous vos examens sont normaux…”

Là où ça se complique, c’est que les examens de première intention (écho pelvienne, IRM…) ne suffisent pas toujours à repérer les lésions.
Les petites lésions superficielles, notamment, passent inaperçues. Et sans lésions"objectivables", on te classe vite dans la catégorie “douleurs fonctionnelles”. (oui, c’est épouvantablement frustrant.)

Même les IRM, pourtant plus précises, dépendent énormément de l’expertise du radiologue, du moment du cycle et de la zone ciblée. Une IRM “négative” ne veut pas dire qu’il n’y a rien. Juste qu’on n’a pas tout vu.

Le vrai "gold standard", autrement dit l'examen de choix pour diagnostiquer l'endométriose, ça reste une biopsie réalisée sous coelioscopie (donc une intervention chirurgicale).

La bonne nouvelle, c'est qu'actuellement, un consensus d'experts a décidé qu'une suspicion clinique était suffisante pour entamer le traitement (souvent hormonal). Si le traitement fonctionne, cela suffit généralement pour valider l'hypothèse d'une endométriose.

🎭 Des symptômes flous et fluctuants

Autre piège : les symptômes ne sont pas toujours bien corrélés à la gravité des lésions.
Tu peux avoir une endométriose profonde et peu de douleurs… ou une forme superficielle, mais un vécu invalidant.

Et comme les douleurs sont “féminines”, cycliques, viscérales… elles sont souvent normalisées, minimisées, renvoyées à ta “sensibilité personnelle”. Résultat : tu ressors avec un “vous êtes stressée, non ?”.

🚨 Une médecine encore trop fragmentée

Les femmes atteintes d’endo passent d’un spécialiste à l’autre : gastro, uro, rhumato, psy… sans coordination.
Chacun regarde sa petite zone, mais personne ne fait le lien d’ensemble.
Et pendant ce temps-là, toi tu souffres, tu doutes, tu t’épuises.

Le vrai défi, ce n’est pas de savoir si l’endométriose existe.
C’est de la reconnaître à temps, dans toute sa diversité, avec une écoute réelle, un vrai bilan clinique… et une prise en charge qui ne se résume pas à une boîte de pilules.

Et c’est là que des pros comme moi peuvent intervenir 😉
Parce que la kiné, ce n’est pas que pour les entorses de cheville ou la lombalgie !

L'IRM est la méthode la moins invasive pour un diagnostic, malheureusement le "gold standard" reste la biopsie par coelioscopie

💪 Et la kiné, dans tout ça ?

L’endométriose, ce n’est pas juste une affaire de gynéco, de traitement hormonal et de chirurgie.
C’est une maladie systémique qui mérite une prise en charge globale, et c’est là que la kiné entre en scène, pas pour “soigner” la maladie (ce n'est pas encore possible)… mais pour soulager la patiente. Et ça, c’est déjà énorme.

Ce qu’on peut faire ensemble :

🔸 Travailler sur les douleurs pelviennes
Par des techniques manuelles douces, du travail myofascial, des exercices respiratoires ou de relâchement, on peut diminuer les tensions, améliorer la vascularisation, et apaiser les crises douloureuses.
👉 Oui, y compris celles pendant ou après les rapports.

🔸 Redonner de la mobilité aux tissus
Quand tu as mal pendant des années, ton corps se crispe, se protège. Résultat : pertes de mobilité, compensations, douleurs à distance (bas du dos, hanches, ventre, diaphragme…).
La kiné aide à dérouiller tout ça.

🔸 Rééduquer le périnée si besoin
Beaucoup de femmes atteintes d’endo développent un hypertonus pelvien. Le périnée est alors trop contracté, douloureux, parfois inefficace. On travaille à le détendre, le remobiliser, le reconnecter.

🔸 Reprendre confiance dans son corps
Parce que tu t’es peut-être sentie trahie, incomprise, fragmentée…
Un accompagnement en kiné, c’est aussi un espace pour reconstruire un lien avec ton corps, à ton rythme, en sécurité.

Ce qu’on ne peut pas (encore) faire :

❌ faire disparaître les lésions
❌ remplacer un suivi médical
❌ promettre des miracles

Mais ce qu’on peut améliorer, c’est ton quotidien, ton confort, ton énergie, ton intimité, ton mouvement, ton souffle, ton autonomie.
Et franchement, c’est déjà pas mal, non ?

Respi, mouvements doux et respect du corps. Le meilleur combo pour reprendre le contact avec ton corps

🌿 En résumé

L’endométriose, ce n’est pas “dans la tête”.
Ce n’est pas “juste des règles douloureuses”.
C’est une maladie chronique, complexe, systémique — mais ce n’est pas une fatalité.

Tu as le droit d’avoir mal. Tu as le droit d’être écoutée. Tu as le droit d’exiger mieux que “c’est normal, madame”.


Et surtout, tu n’as pas à traverser ça seule.

La kiné ne guérit pas l’endométriose, mais elle peut t’aider à reprendre du pouvoir sur ton corps, à retrouver de la mobilité, du confort, de la confiance.
Ce n’est pas une baguette magique, mais c’est un vrai levier pour améliorer ton quotidien.

Et si tu veux aller plus loin, si tu sens que ton périnée fait aussi partie de l’équation, j’ai justement créé une formation pour t’accompagner dans cette reconquête. C’est par ici que ça se passe 👇



Ecrit par

Lucie Trutt

Références

1. M S Abrao, G D Adamson, C Allaire, et al.
Consensus on current management of endometriosis. Hum Reprod. 2013 Nov;28(11):3161–3164.

2. Filipa E de Freitas et al.
Physiotherapy Management in Endometriosis. PMC. 2022 (physiotherapy discussion).

3. Helena C. Frawley, Małgorzata Starzec-Proserpio, et al.
Multimodal physiotherapy for chronic pelvic pain in women – systematic review & meta-analysis. Journal of Sexual Medicine. Dec 2024.

4. Merete Kolberg Tennfjord, Rakel Gabrielsen & Tina Tellum.
Effect of physical activity and exercise on endometriosis-associated symptoms: a systematic review. BMC Women’s Health. 2021;21:355.

5. Holistic Approaches in Endometriosis – as an Effective Method of Treatment.
Reproductive Sciences. 2024.

À propos

Tu as besoin d'un conseil, tu veux suivre une de mes formations ou juste papoter ?
Contacte-moi !

Bénéficie de mon code promo chez mon partenaire Nutri&Co !

-10% avec le code MADAMELAKINE

A propos

Je suis Lucie, biologiste, kiné et, depuis 20 ans, je guide et accompagne les femmes de plus de 40 ans pour qu'elles vivent la meilleure partie de leur vie avec sérénité et énergie

Envie de papoter ?

Tu as des questions sur la ménopause, ou l'endométriose ? Tu veux prendre contact avec moi ou simplement avoir une oreille attentive à tes problèmes ? Je suis là.